Deux sorcières de New York
New York a-t-elle connu des sorcières dans son histoire ? Nous avons tous entendu parler des procès des sorcières de Salem, mais le phénomène de la chasse aux sorcières a-t-il jamais atteint New York ? Voici un fait intéressant sur New York ! Les procès des sorcières de Salem ont eu lieu en 1692, et les procès de sorcières à New York sont antérieurs à cette date ! La sorcellerie était une préoccupation majeure pour les Hollandais, premiers Européens à s’installer dans la région que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de New York. De 1625 à 1664, la colonie était connue sous le nom de Nouvelle-Amsterdam ou Nouvelle-Néerlande. C’était une colonie commerciale hollandaise. Les Hollandais craignaient profondément les pouvoirs des démons et des sorcières. S’ils craignaient bien sûr d’être possédés par des démons et des sorcières, un ancien directeur de la Nouvelle-Néerlande accusa les peuples autochtones de l’avoir ensorcelé ! Cependant, les Hollandais décourageaient les procès de sorcières, et de ce fait, on rapporte moins de chasses aux sorcières à New York qu’ailleurs sur la côte est. Pourtant, quelques New-Yorkais furent bel et bien accusés de sorcellerie ! Découvrons qui elles étaient !
Elizabeth « Goody » Garlick – La sorcière pas si méchante des Hamptons
Le nom même de « Goody Garlick » évoque une belle histoire de sorcière ! Remontons le temps jusqu’en 1639, lorsque Lion Gardiner acheta des terres dans l’est de Long Island (aujourd’hui le comté de Suffolk) et fonda la première colonie anglaise de New York. C’était un homme remarquable qui avait trois enfants, dont l’une s’appelait Elizabeth Gardiner. Malheureusement, alors qu’elle n’avait que 16 ans, Elizabeth Gardiner tomba malade, probablement suite à des complications liées à un accouchement. Alors qu’elle gisait agonisante, on raconte qu’elle se mit à hurler : « Une sorcière ! Une sorcière ! Maintenant, tu viens me torturer parce que j’ai dit deux ou trois mots contre toi ! » Naturellement, son père accourut et lui demanda ce qu’elle avait vu. Elle se débattit et hurla, affirmant qu’il y avait « une chose noire aux pieds du lit ». Elle accusa Elizabeth Goody Garlick d’être sa bourreau. Elizabeth Gardiner décéda le lendemain. Lors d’un procès, Goody Garlick fut accusée de toutes sortes de sorcellerie, notamment d’un bébé tombé malade et mourant immédiatement après l’avoir ramassé et posé. On prétendit qu’elle envoyait des familiers animaux faire son sale boulot et qu’elle jetait des regards mauvais. Le verdict fut rendu non coupable, mais il ordonna à Goody Garlick d’agir « en bon voisinage et pacifiquement ». La ville ne connut plus aucun cas de sorcellerie après l’affaire Goody Garlick.
Jane « Naut » Kanniff, la « sorcière » de West Nyack
Près de deux siècles après les procès des sorcières de Salem, la pauvre Jane Kanniff se retrouva jugée pour sorcellerie. Son procès serait le dernier à New York. Nous étions en 1816, et Jane « Naut » Kanniff arriva d’Écosse à West Nyack. Elle était comme un poisson hors de l’eau. La plupart des habitants étaient d’origine hollandaise et très guindés. Jane était originaire d’Écosse (un lieu d’origine alors très défavorisé), portait des vêtements aux couleurs vives, était mère célibataire et avait été mariée deux fois ! Elle avait aussi un chat noir et un perroquet parlant ! Veuve d’un médecin, elle avait appris des techniques de guérison de sa mère. C’est donc tout naturellement qu’elle commença à créer des teintures qui guérissaient les gens. Ce qui contrariait les médecins et signifiait clairement qu’elle était une sorcière ! Bientôt, toute la ville sembla se liguer contre la pauvre Naut, et le moindre problème lui était imputé. Cette femme au perroquet parlant, capable de guérir les gens, était assurément une sorcière ! Un procès fut organisé selon la tradition ancestrale et troublante qui consistait à déterminer si l’accusée pesait moins qu’une Bible. Imaginez la scène en essayant de trouver une balance suffisamment grande pour cette épreuve. On raconte aussi que les habitants de la ville trouvèrent la Bible la plus lourde possible : une Bible familiale hollandaise géante, reliée en bois et en laiton. Ils ont vraiment tout fait pour que Jane pèse moins que la Bible, mais lorsque Jane est montée sur la balance, la Bible a volé dans les airs tandis que le flanc de Jane s’est effondré. Jane a ainsi échappé au sort d’une sorcière.
Qu’est-ce qu’une sorcière ?
Selon l’Oxford English Dictionary, une sorcière est « une personne à qui l’on attribue des pouvoirs magiques, notamment maléfiques, communément représentée comme une femme vêtue d’une cape noire et d’un chapeau pointu, volant sur un balai. » Ceci dit, aujourd’hui, beaucoup de gens qualifient les sorcières de femmes particulièrement méchantes ou, au contraire, de femmes particulièrement en harmonie avec la nature. Nombreux sont ceux qui pensent que les sorcières modernes méritent d’être célébrées. Si vous pensez qu’une femme merveilleuse et/ou sorcière mérite d’être célébrée, jetez un œil au panneau « Bienvenue à Times Square ». Vous pouvez l’afficher sur un panneau pendant 24 heures pour seulement 150 $ par jour ! C’est aussi un excellent moyen d’apaiser une sorcière en colère et de l’empêcher de vous jeter un sort !